Les scénarios et la prospective
Qu'est-ce que la prospective climat-énergie ? Qu'est-ce qu'un scénario de transition climat-énergie ?

Les défis climat-énergie auxquels nous faisons face sont techniques et complexes. Poser correctement le problème requiert de décrire un certain nombre d'éléments clés, tous faisant appel à la statistique nationale, à la connaissance technique, ou à des calculs de cohérence :

  • les activités, économiques ou non, prenant place quotidiennement sur notre territoire (déplacements des individus, transports de marchandises, activités ménagères, loisirs, activités industrielles ou tertiaires…)
  • les flux d'énergie qui sous-tendent ces activités (électricité, produits pétroliers, gaz, charbon, bois…)
  • certaines conséquences environnementales clés de ces activités : émissions de gaz à effet de serre en premier lieu, mais aussi consommation de ressources matérielles ou énergétiques, émissions de polluants, emprise au sol des activités, consommation d'eau, etc
  • certaines conséquences économiques et sociales de ces activités (génération de valeur économique, évolution du budget des ménages, inégalités, emploi, etc)

La prospective climat-énergie est l'activité technico-scientifique qui décrit ces éléments de fonctionnement de la société (de manière nécessairement partielle et simplifiée) et qui imagine leur évolution future en fonction de décisions politiques ou économiques, ou en fonction de grandes tendances indépendantes de ces décisions. Ces descriptions sont faites sous forme de scénarios.

La prospective permet d'imaginer plusieurs futurs contrastés, découlant de décisions, ou de grandes tendances, contrastées. La prospective assure une certaine cohérence interne à chacun des futurs, du point de vue physique et technique. Elle permet ainsi de décrire les conséquences de certains choix politiques ou économiques de manière crédible, et de les comparer aux conséquences d'autres choix, dans un contexte plus global donné.

Dans Comprendre2050.fr, nous appelons « scénario » chacun de ces futurs. Un scénario décrit l'ensemble des décisions prises et des grandes tendances, et l'ensemble des conséquences qui en découlent sur l'environnement, la consommation de ressources, les modes de vie, etc.

L'objectif premier de la prospective climat-énergie, telle qu'envisagée par les partenaires de Comprendre2050.fr, est de mettre sur la table l'ensemble de ces connaissances pour favoriser un débat public transparent et éclairé.

Quels sont les différents types de prospective ?

On distingue plusieurs familles d'exercices prospectifs.

La prospective multi-énergie vs mono-énergie En fonction des questions que se pose le prospectiviste, il peut ne décrire dans ses scénarios que ce qui concerne une énergie spécifique (par exemple, l'électricité, ou le gaz), ou alors représenter l'ensemble des énergies faisant fonctionner la société. RTE, dans ses Futurs énergétiques 2050, se focalise sur l'électricité pour illustrer les implications sur le système électrique français d'une décarbonation de l'économie, et faire ressortir les grands choix qui lui font face. Les Transition(s) 2050 de l'ADEME, le scénario négaWatt, ou encore le PTEF du Shift Project, proposent des descriptions multi-énergie. L'approche mono-énergie permet de répondre plus finement à certaines questions spécifiques, quand l'approche multi-énergie permet de faire apparaître des logiques plus globales, comme les conflits d'usage sur certaines ressources, les substitutions possibles entre énergies ou les synergies entre elles.

La prospective multi-sectorielle vs monosectorielle Les secteurs d'activité décrits dans les scénarios, quel que soit leur découpage, couvrent toutes les activités qui ont un lien direct avec un dispositif technique consommant ou convertissant de l'énergie. C'est pourquoi on retrouve dans tous les exercices prospectifs les secteurs de l'industrie, de l'industrie de l'énergie, des transports, du tertiaire, du « résidentiel », de l'agriculture et de la sylviculture, ou de la gestion des déchets. Chacun de ces secteurs peut alors être subdivisé, et décrit de manière plus ou moins fine. Par exemple, le scénario négaWatt propose une forme de zoom sur les secteurs agricoles et sylvicoles au travers du scénario Afterres ; dans les secteurs des transports, le PTEF du Shift Project propose un zoom sur le transport de marchandises et un zoom sur la « mobilité à longue distance » (les voyages) des personnes. L'ADEME propose des descriptions approfondies sur chacun des secteurs, mais sans atteindre le degré de finesse de certains « zooms » des autres exercices prospectifs.

Pourquoi se fonder sur la prospective lorsqu'on veut comprendre les enjeux de transition climat-énergie ?

Les connaissances issues de la prospective permettent de mieux contextualiser les événements et les annonces d'acteurs en lien avec la transition climat-énergie.

Mieux connaître la situation climat-énergie française actuelle Produit-on de l'hydrogène à partir d'électricité aujourd'hui en France ? Qui en produit et pour quels usages ? Combien le secteur agricole consomme-t-il d'énergie et combien en produit-il à partir de biomasse ? Combien de voitures circulent en France, et combien de diesel consomment-elles ?
Afin d'imaginer différentes évolutions possibles du système socio-technique français et d'en mesurer les conséquences sur l'environnement, les prospectivistes doivent comprendre, et décrire, de manière nécessairement simplifiée et partielle, le système socio-technique actuel et son fonctionnement : comment les français se déplacent, quelles sont leurs consommations d'énergie domestiques (chauffage, équipements…), ou encore que consomment les différentes activités tertiaires et industrielles. Les prospectivistes compilent pour cela de nombreuses données statistiques, ou mènent des entretiens d'experts et de professionnels. Cette description est une excellente source globale et généraliste pour comprendre la situation actuelle de diverses activités industrielles, tertiaires ou domestiques.

Se faire une idée des conséquences de certains choix relatifs à la transition Est-il efficace pour la France de lancer un nouveau programme électronucléaire ? En termes de ressources matérielles ? D'émissions de gaz à effet de serre ? De coûts ? D'usage des sols ? Quels impacts comparés entre la continuation d'une mobilité dominée par la voiture (de plus en plus lourde) et une mobilité plus active et collective, sur les modes de vie, sur les coûts, sur l'indépendance énergétique, sur les émissions de gaz à effet de serre ? Qu'implique un grand programme de rénovation thermique des bâtiments français, en termes d'emploi, de rythme à tenir, de coûts, de consommations énergétiques ? Plus globalement : les décisions ou actions proposées par tel ou tel acteur vont-elles dans le bon sens, selon différents critères ? Les moyens mobilisés sont-ils suffisants pour atteindre les objectifs affichés ?
Fondamentalement, la prospective repose sur une description des grands mécanismes techniques de notre société. Elle permet d'estimer les conséquences de multiples décisions prises dans de multiples secteurs, sur l'environnement, sur la consommation de ressources, sur les modes de vie, ou encore sur les activités professionnelles. Ces conséquences sont rarement décrites selon tous ces angles. Les annonces d'acteurs (le gouvernement, des acteurs sectoriels publics ou privés…) peuvent alors être jugées à l'aune de leurs conséquences prévisibles, en comparant les conséquences annoncées à celles estimées par les prospectivistes, ou en apportant des estimations complémentaires sous d'autres angles.

Avoir un regard critique sur les dynamiques de la transition, et appréhender les enjeux associés Si la France lance un grand programme de déploiement de l'électricité renouvelable (solaire, éolien), au bout de combien de temps peut-on espérer couvrir une part significative de la consommation française ? Et quand faudra-t-il renouveler ces équipements ? Le parc électronucléaire actuel pourra-t-il de fournir de l'électricité jusqu'en 2050 ? A quel horizon de temps est-il réaliste d'imaginer une France 100 % voiture électrique ? Quand pourrait arriver l'avion long-courrier à hydrogène, et pourra-t-il avoir un impact significatif sur le voyage des Français en 2050 ?
La prospective analyse une évolution dans le temps, et décrit les inerties et les constantes de temps plausibles pour la transition (vitesse d'industrialisation, vitesse de développement technologique, changements d'habitudes des modes de vie…). Elle permet de faire apparaître des enjeux de dynamique, d'inertie, de vieillissement, de durée de vie, d'accumulation ou de déplétion, qu'une approche qui extrapole les constats actuels ne permet pas d'appréhender. Une meilleure connaissance de ces éléments permet de juger de la pertinence de certaines propositions ou du réalisme quant à la vitesse d'obtention de leurs effets. L'action a-t-elle une chance de porter ses fruits suffisamment rapidement pour tenir un rôle significatif dans la transition climat-énergie ? Quelles conséquences si elle prend du retard dans son déploiement ? Combien de temps les systèmes techniques actuels vont-ils encore durer, et quand faudra-t-il les remplacer ?

Se poser les bonnes questions de cohérence globale, et appréhender les enjeux de transition associés Déployer massivement les voitures à hydrogène requerrait de pouvoir produire de l'hydrogène en suffisamment grande quantité à l'avenir pour les recharger. Or, il se pourrait qu'on ait aussi besoin d'hydrogène dans d'autres secteurs. Alors est-ce pertinent ? Quelles sont les contreparties si on décide de le faire ? Déployer massivement les pompes à chaleur dans le bâtiment requerrait de produire suffisamment d'électricité à l'avenir pour les alimenter. Mais il faudrait peut-être également électrifier les voitures. Alors est-ce pertinent ? Manquera-t-on d'électricité pour assurer les deux ?
L'approche par scénario multi-énergie multi-secteur permet de garantir une cohérence d'ensemble aux futurs décrits. Au contraire, une approche purement sectorielle, aussi fine et détaillée soit elle, ne permet ni d'appréhender la place du secteur dans l'économie entière ni ses enjeux de transformation au sein d'une économie en transition où « aucune chose n'est égale par ailleurs ». L'approche par scénario multi-énergie et multi-secteur permet de répondre à des questions complexes croisant les enjeux de production d'énergie et de ressources matérielles (avec les limitations de ressources associées) et les enjeux des différentes utilisations possibles de ces énergies. Par exemple, « y aura-t-il assez d'électricité en 2050 pour alimenter tous les camions électriques ? » ou « l'agriculture pourra-t-elle produire assez de carburant pour l'aviation ? ».

Comprendre que chaque assertion et objectif sur l'avenir est un pari plus ou moins risqué, et appréhender les enjeux de transition associés Combien de biomasse pourra-t-on récolter en 2050 pour produire de l'énergie ? Sur quelles améliorations des batteries électriques peut-on compter d'ici 2050 ? Les filières industrielles du nouveau nucléaire, ou de l'éolien en mer, se mettront-elles rapidement en place et seront-elles pérennes jusqu'à 2050 ? Les ménages accepteront-ils de décaler la charge de leur voiture électrique aux moments où l'électricité est la moins chère ?
Les facteurs clés pour la transition sont tous soumis à des degrés divers d'incertitude. Les prospectivistes intègrent ces incertitudes dans les hypothèses qu'ils font. Chaque hypothèse correspond à un pari sur l'avenir plus ou moins risqué. Par exemple, parier sur une amélioration technologique des batteries pour atteindre une densité énergétique 10 fois plus grande en 2050 qu'aujourd'hui est plus risqué que de parier sur une multiplication par 2 de cette densité. Parfois, les prospectivistes testent diverses hypothèses dans leurs différents scénarios, pour illustrer les bienfaits et les contreparties de chaque pari. Parfois, ils choisissent une seule hypothèse qui leur convient pour répondre aux questions qu'ils se posent. Il peut s'agir d'une hypothèse « peu risquée » pour se préparer y compris aux conditions peu favorables qui pourraient survenir, ou d'hypothèses plus risquées pour montrer les bienfaits d'être ambitieux sur telle ou telle action. Les prospectivistes sont de plus en plus transparents sur le niveau de risque des paris qu'ils mettent en jeu dans leurs scénarios, afin de renseigner du mieux possible le débat public. Ces avis d'expert sont très utiles pour contextualiser les annonces et décision sur l'avenir : sont-elles des paris risqués et ambitieux ? sont-elles au contraire « dans la tendance » et peu risquées ?

Sur quelles études prospectives ce site se fonde-t-il ?

Les prospectivistes décrivent les résultats de leurs études dans des rapports parfois longs et techniques, assurant la transparence de leurs hypothèses, calculs et conclusions, et permettant à la communauté technique d'en discuter.

Le site Comprendre2050 se base sur un certain nombre de ces études, dont les partenaires (ADEME, négaWatt et The Shift Project) ont estimé qu'elles apportaient, chacune à leur façon, et de manière parfois complémentaire les unes des autres, des connaissances importantes sur la transition climat-énergie française :

  • Transition(s) 2050 – Choisir maintenant, agir pour le climat, publiée par l'ADEME entre fin 2021 et mi-2024
  • Climat, crises - Le plan de transformation de l'économie française (PTEF), publié par The Shift Project entre fin 2021 et mi-2022
  • Le Scénario négaWatt 2022, publié par l'Association négaWatt fin 2021
  • Futurs énergétiques 2050, publiée début 2022 par RTE

Le site intègre également les orientations prônées par l'Etat français dans sa Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC 2), adoptée en avril 2021.

Ces exercices prospectifs et les scénarios qu'ils décrivent sont présentés plus bas.

Sur certains sujets spécifiques, d'autres études prospectives hors de ce périmètre ont pu être utilisées.

Transition(s) 2050 - ADEME S1 « Génération frugale »
Étude

Travail prospectif entamé en 2019 dans un triple objectif :

  • Permettre à chacun de se projeter dans 4 sociétés différentes neutres en carbone en 2050
  • Identifier des points aveugles de connaissance prioritaires
  • Nourrir le débat public et politique

Il permet de mettre en avant les impacts des différentes sociétés incarnées par les scénarios et les interactions entre secteurs par une approche systémique.

Périmètre
  • Géographique : France métropolitaine
  • Énergétique : Multi-énergies
  • Impacts : sur plusieurs enjeux environnementaux
  • Sectoriel : Aménagement, Bâtiments, Mobilité, Alimentation, Agriculture, Forêts, Industrie, Energies, Hydrogène, Déchets, Biomasse, Puits de carbone, Sols, Emplois, Adaptation, Numérique, Macroéconomie, Empreinte, Qualité de l'air
Méthode utilisée/ approche prospective

Les 4 scénarios sont issus des 4 trajectoires modélisées du GIEC d'octobre 2018, adaptées au contexte métropolitain français. La méthode générale a commencé par l'imagination des récits, puis la modélisation, pour revenir aux récits à la lumière des résultats. La modélisation a été réalisée en faisant des hypothèses d'abord sur la demande d'énergies puis en adaptant l'offre à la demande et en vérifiant l'atteinte de la neutralité carbone. L'évolution de la population est la projection basse de l'INSEE (2017) et l'année de référence 2015.

Concertation : échanges avec des spécialistes sectoriels, consultation d'un comité scientifique ad'hoc, webinaires

Modèle : modélisation propre à chaque secteur (25 modèles utilisés) pour simuler les trajectoires énergétiques, puis agrégation de tous les résultats des modèles pour assurer le bouclage énergies et neutralité carbone

Publication

Les travaux et les outils de communication associés sont disponibles depuis novembre 2021 sur le site https://www.ademe.fr/les-futurs-en-transition/

Le scénario
Hypothèse de cadrage

Atteindre la neutralité carbone en 2050 en diminuant très fortement les émissions de gaz à effet de serre et en n'utilisant que les puits naturels (forêts et sols) pour absorber le CO2.

Objectifs de société
  • Diminuer le plus possible les émissions de GES par une évolution contrainte au début de la période, de la consommation de biens et de services.
  • Transformer les pratiques et les valeurs de la société grâce à la sobriété et un peu à l'efficacité technique.
  • Garantir les besoins fondamentaux (alimentation, logement, culture…) et retrouver plus de solidarités.
Grands résultats
  • Le rôle majeur de la sobriété. Avec des contraintes fortes dès les premières années, la consommation des biens et services diminue fortement par des achats maîtrisés, plus solides, réparables et recyclables ainsi qu'un recours accru aux services (économie de la fonctionnalité). L'efficacité technique complète le chemin.
  • L'industrie doit trouver un autre modèle. Avec moins de volumes vendus, la production industrielle baisse fortement (-38 %) en particulier pour le bâtiment qui vit essentiellement de la rénovation plus que de la construction ou l'industrie automobile.
  • Une agriculture transformée. Composée à 70 % à bas niveau d'intrants (50 % de bio) et avec une baisse de consommation de 70 % de viande (bovins et porcs), l'agriculture est plus extensive, avec un besoin important en main d'œuvre et en adoptant des cultures moins gourmandes en eau. De fait, les zones rurales et villes moyennes gagnent de la population.
  • Une consommation d'énergie maîtrisée. La consommation d'énergie finale baisse de (56 % par rapport à 2015, avec une consommation d'électricité inférieure de 15 % par rapport à 2015 produite presque exclusiment par des EnR et marginalement par l'EPR de Flamanville, seule production d'électricité nucléaire.
  • Une société en profonde mutation. Des transformations importantes dans les façons de vivre façonnent la société qui est basée sur de nouveaux repères mais les mesures contraignantes font courir le risque de clivages forts au sein de la société.
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Transition(s) 2050 - ADEME S2 « Coopérations territoriales »
Étude

Travail prospectif entamé en 2019 dans un triple objectif :

  • Permettre à chacun de se projeter dans 4 sociétés différentes neutres en carbone en 2050
  • Identifier des points aveugles de connaissance prioritaires
  • Nourrir le débat public et politique

Il permet de mettre en avant les impacts des différentes sociétés incarnées par les scénarios et les interactions entre secteurs par une approche systémique.

Périmètre
  • Géographique : France métropolitaine
  • Énergétique : Multi-énergies
  • Impacts : sur plusieurs enjeux environnementaux
  • Sectoriel : Aménagement, Bâtiments, Mobilité, Alimentation, Agriculture, Forêts, Industrie, Energies, Hydrogène, Déchets, Biomasse, Puits de carbone, Sols, Emplois, Adaptation, Numérique, Macroéconomie, Empreinte, Qualité de l'air
Méthode utilisée/ approche prospective

Les 4 scénarios sont issus des 4 trajectoires modélisées du GIEC d'octobre 2018, adaptées au contexte métropolitain français. La méthode générale a commencé par l'imagination des récits, puis la modélisation, pour revenir aux récits à la lumière des résultats. La modélisation a été réalisée en faisant des hypothèses d'abord sur la demande d'énergies puis en adaptant l'offre à la demande et en vérifiant l'atteinte de la neutralité carbone. L'évolution de la population est la projection basse de l'INSEE (2017) et l'année de référence 2015.

Concertation : échanges avec des spécialistes sectoriels, consultation d'un comité scientifique ad'hoc, webinaires

Modèle : modélisation propre à chaque secteur (25 modèles utilisés) pour simuler les trajectoires énergétiques, puis agrégation de tous les résultats des modèles pour assurer le bouclage énergies et neutralité carbone

Publication

Les travaux et les outils de communication associés sont disponibles depuis novembre 2021 sur le site https://www.ademe.fr/les-futurs-en-transition/

Le scénario
Hypothèse de cadrage

Atteindre la neutralité carbone en 2050 en diminuant très fortement les émissions de gaz à effet de serre et en utilisant très marginalement les puits technologiques (CCS) pour absorber le CO2.

Objectifs de société
  • Diminuer le plus possible les émissions de GES par une évolution progressive et acceptée de la consommation de biens et de services.
  • Transformer les pratiques et les valeurs de la société autant grâce à la sobriété qu'à l'efficacité technique.
  • Donner plus de compétences aux collectivités locales dans une France réindustrialisée pour certains secteurs.
Grands résultats
  • L'adoption volontaire de nouvelles pratiques. La société se transforme dans le cadre d'une gouvernance partagée et de coopérations territoriales. Elle mise sur une évolution progressive mais à un rythme soutenu du système économique vers une voie durable alliant sobriété et efficacité. De fait, les impacts sur le territoire et dans les pays importateurs sont réduits.
  • Un recours anecdotique aux puits technologiques limité à du captage de CO2 sur quelques procédés aux émissions incompressibles comme les cimenteries du Nord-Est de la France avec un stockage en Mer du Nord. Cela grâce à une baisse de la demande en énergie qui permet un équilibre dans l'usage de la biomasse en particulier des forêts.
  • Une mobilité renouvelée. La demande de mobilité, en repli de 8 %, se tourne vers plus de proximité avec le développement des trains du quotidien, des véhicules alternatifs et de l'électrification massive entraînant une diminution des externalités.
  • Une consommation d'énergie contenue. La consommation d'énergie finale baisse de 53 % par rapport à 2015, avec une consommation d'électricité supérieure de 12 % par rapport à 2015, produite principalement par des EnR et secondairement par les centrales nucléaires existantes (hypothèse de 60 ans de durée de vie) et l'EPR de Flamanville.
  • Une société apaisée. L'équilibre de cette société permet d'avoir de bons indicateurs macro-économiques mais la recherche de consensus peut freiner les transformations profondes nécessaires.
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Transition(s) 2050 - ADEME S3 « Technologies vertes »
Étude

Travail prospectif entamé en 2019 dans un triple objectif :

  • Permettre à chacun de se projeter dans 4 sociétés différentes neutres en carbone en 2050
  • Identifier des points aveugles de connaissance prioritaires
  • Nourrir le débat public et politique

Il permet de mettre en avant les impacts des différentes sociétés incarnées par les scénarios et les interactions entre secteurs par une approche systémique.

Périmètre
  • Géographique : France métropolitaine
  • Énergétique : Multi-énergies
  • Impacts : sur plusieurs enjeux environnementaux
  • Sectoriel : Aménagement, Bâtiments, Mobilité, Alimentation, Agriculture, Forêts, Industrie, Energies, Hydrogène, Déchets, Biomasse, Puits de carbone, Sols, Emplois, Adaptation, Numérique, Macroéconomie, Empreinte, Qualité de l'air
Méthode utilisée/ approche prospective

Les 4 scénarios sont issus des 4 trajectoires modélisées du GIEC d'octobre 2018, adaptées au contexte métropolitain français. La méthode générale a commencé par l'imagination des récits, puis la modélisation, pour revenir aux récits à la lumière des résultats. La modélisation a été réalisée en faisant des hypothèses d'abord sur la demande d'énergies puis en adaptant l'offre à la demande et en vérifiant l'atteinte de la neutralité carbone. L'évolution de la population est la projection basse de l'INSEE (2017) et l'année de référence 2015.

Concertation : échanges avec des spécialistes sectoriels, consultation d'un comité scientifique ad'hoc, webinaires

Modèle : modélisation propre à chaque secteur (25 modèles utilisés) pour simuler les trajectoires énergétiques, puis agrégation de tous les résultats des modèles pour assurer le bouclage énergies et neutralité carbone

Publication

Les travaux et les outils de communication associés sont disponibles depuis novembre 2021 sur le site https://www.ademe.fr/les-futurs-en-transition/

Le scénario
Hypothèse de cadrage

Atteindre la neutralité carbone en 2050 en touchant peu à la consommation ce qui entraine une baisse des puits naturels de CO2 et nécessite une forte utilisation des puits technologiques (CCS et BECCS) pour absorber le CO2.

Objectifs de société
  • Prolonger les modes de consommations d'aujourd'hui en limitant les contraintes sur la consommation.
  • Compter essentiellement sur l'efficacité technique pour consommer moins d'énergie et émettre moins de GES.
  • Se développer dans une économie mondialisée et dominée par le numérique.
Grands résultats
  • Peser le moins possible sur la consommation. De fait, les manières d'habiter, de se déplacer ou de travailler ressemblent beaucoup à celles d'aujourd'hui au sens où elles restent individuelles, avec cependant quelques différences par exemples dans l'alimentation (moins carnée qu'aujourd'hui) ou dans la mobilité (véhicules plus légers et électrifiés).
  • Un recours important aux puits technologiques (22 % du captage). Avec une forte demande en énergie, l'usage de la biomasse forestière et l'agriculture intensive font perdre des capacités de captage naturel de CO2. Il faut donc recourir au CCS sur les unités industrielles et les incinérateurs mais également au captage en sortie des chaudières biomasse (BECCS).
  • Un scénario Hausmannien pour le bâtiment. Rénovation importante alliée à une déconstruction des bâtiments les plus énergivores et reconstruction de bâtiments neufs plus performants, permettent de décarboner en grande partie le secteur. Mais cela nécessite un recyclage important des déchets du bâtiment pour limiter les prélèvements de matériaux vierges.
  • Une consommation d'électricité qui augmente fortement. Avec une consommation d'électricité supérieure de 37 % à celle de 2015, deux options de production sont envisageables : soit un recours uniquement aux EnR en particulier à l'éolien flottant (scénario S3EnR) soit moins d'éolien flottant et la construction de 3 paires d'EPR supplémentaires (scénario S3Nuc).
  • Des enjeux sociaux. En se focalisant sur la production verte ou décarbonée, il existe un risque de ne pas suffisamment maîtriser les consommations d'énergie et de matières et de ne pas permettre aux plus pauvres d'accéder aux besoins de base.
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Transition(s) 2050 - ADEME S4 « Génération frugale »
Étude

Travail prospectif entamé en 2019 dans un triple objectif :

  • Permettre à chacun de se projeter dans 4 sociétés différentes neutres en carbone en 2050
  • Identifier des points aveugles de connaissance prioritaires
  • Nourrir le débat public et politique

Il permet de mettre en avant les impacts des différentes sociétés incarnées par les scénarios et les interactions entre secteurs par une approche systémique.

Périmètre
  • Géographique : France métropolitaine
  • Énergétique : Multi-énergies
  • Impacts : sur plusieurs enjeux environnementaux
  • Sectoriel : Aménagement, Bâtiments, Mobilité, Alimentation, Agriculture, Forêts, Industrie, Energies, Hydrogène, Déchets, Biomasse, Puits de carbone, Sols, Emplois, Adaptation, Numérique, Macroéconomie, Empreinte, Qualité de l'air
Méthode utilisée/ approche prospective

Les 4 scénarios sont issus des 4 trajectoires modélisées du GIEC d'octobre 2018, adaptées au contexte métropolitain français. La méthode générale a commencé par l'imagination des récits, puis la modélisation, pour revenir aux récits à la lumière des résultats. La modélisation a été réalisée en faisant des hypothèses d'abord sur la demande d'énergies puis en adaptant l'offre à la demande et en vérifiant l'atteinte de la neutralité carbone. L'évolution de la population est la projection basse de l'INSEE (2017) et l'année de référence 2015.

Concertation : échanges avec des spécialistes sectoriels, consultation d'un comité scientifique ad'hoc, webinaires

Modèle : modélisation propre à chaque secteur (25 modèles utilisés) pour simuler les trajectoires énergétiques, puis agrégation de tous les résultats des modèles pour assurer le bouclage énergies et neutralité carbone

Publication

Les travaux et les outils de communication associés sont disponibles depuis novembre 2021 sur le site https://www.ademe.fr/les-futurs-en-transition/

Le scénario
Hypothèse de cadrage

Atteindre la neutralité carbone en 2050 avec une consommation sans contrainte ce qui nécessite de faire un pari sur une technologie de captage de CO2 dans l'air non mature aujourd'hui : le DACCS.

Objectifs de société
  • Permettre une consommation sans contrainte : absence d'incitation à la sobriété.
  • Compter uniquement sur l'efficacité technique pour consommer moins d'énergie et émettre moins de GES.
  • Déployer les meilleures technologies et les rendre accessibles de manière généralisée aux populations solvables.
Grands résultats
  • Un pari technologique risqué. L'importance du recours à la biomasse forestière réduit considérablement les puits naturels (3 fois moins que dans S1). De plus, les technologies de captage CCS et BECCS ne sont pas suffisantes. Ce scénario fait donc le pari du développement d'une technologie non mature en 2020 pour absorber 20 % du CO2 et atteindre tout juste la neutralité (données 2020) et donc être déficitaire après révision du puits forestier (- 18 Mt) en 2024.
  • Des impacts environnementaux potentiellement forts. En consommant 2 fois plus d'eau d'irrigation qu'en 2020 et 2 fois la surface de la ville de Paris en 2050 par l'artificialisation, les enjeux sur les ressources sont considérables. Il faut beaucoup recycler mais également exploiter les océans pour certains métaux et organiser des explorations minières sur la Lune.
  • Un recours au gaz naturel fossile important. La très forte consommation finale d'énergie nécessite un apport de gaz naturel important : environ un tiers de la consommation 2019 ce qui restreint la décarbonation par l'énergie. La consommation d'électricité augmente de 75 % et nécessite le développement des EnR et la construction de 5 paires d'EPR.
  • Une consommation sans contrainte mais pas sans conséquences. L'individualisation des modes de vie s'accentue mais la diminution de l'emploi au profit d'assistances numériques et robotisées est assimilée à un risque de précarisation et d'augmentation des inégalités d'après l'enquête de désirabilité réalisée auprès d'un groupe de 31 personnes.
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Transition(s) 2050 - ADEME « Scénario tendanciel »
Étude

Travail prospectif entamé en 2019 dans un triple objectif :

  • Permettre à chacun de se projeter dans 4 sociétés différentes neutres en carbone en 2050
  • Identifier des points aveugles de connaissance prioritaires
  • Nourrir le débat public et politique

Il permet de mettre en avant les impacts des différentes sociétés incarnées par les scénarios et les interactions entre secteurs par une approche systémique.

Périmètre
  • Géographique : France métropolitaine
  • Énergétique : Multi-énergies
  • Impacts : sur plusieurs enjeux environnementaux
  • Sectoriel : Aménagement, Bâtiments, Mobilité, Alimentation, Agriculture, Forêts, Industrie, Energies, Hydrogène, Déchets, Biomasse, Puits de carbone, Sols, Emplois, Adaptation, Numérique, Macroéconomie, Empreinte, Qualité de l'air
Méthode utilisée/ approche prospective

Les 4 scénarios sont issus des 4 trajectoires modélisées du GIEC d'octobre 2018, adaptées au contexte métropolitain français. La méthode générale a commencé par l'imagination des récits, puis la modélisation, pour revenir aux récits à la lumière des résultats. La modélisation a été réalisée en faisant des hypothèses d'abord sur la demande d'énergies puis en adaptant l'offre à la demande et en vérifiant l'atteinte de la neutralité carbone. L'évolution de la population est la projection basse de l'INSEE (2017) et l'année de référence 2015.

Concertation : échanges avec des spécialistes sectoriels, consultation d'un comité scientifique ad'hoc, webinaires

Modèle : modélisation propre à chaque secteur (25 modèles utilisés) pour simuler les trajectoires énergétiques, puis agrégation de tous les résultats des modèles pour assurer le bouclage énergies et neutralité carbone

Publication

Les travaux et les outils de communication associés sont disponibles depuis novembre 2021 sur le site https://www.ademe.fr/les-futurs-en-transition/

Le scénario
Hypothèse de cadrage

Evaluer si la neutralité carbone est atteinte en 2050 avec les mesures existantes à la date de l'exercice (2020), la mise en œuvre des programmes engagés ainsi que les évolutions technologiques.

Objectifs de société
  • Atteindre la neuralité carbone à 2050 pour respecter l'Accord de Paris.
  • Trouver un équilibre entre sobriété et efficacité technique, incitation et régulation.
  • Garder le modèle économique dominant de croissance par une consommation facilitée.
Grands résultats
  • Des mesures qui ne sont pas à la hauteur des enjeux. Le scénario tendanciel ne permet pas d'atteindre les objectifs de réduction de GES, de consommation d'énergie finale et de consommation d'énergie fossile compatibles avec l'objectif de neutralité carbone et avec la SNBC2 par manque d'ambition de certaines mesures.
  • Une société mal adaptée au changement climatique. En considérant que le changement climatique viendra « plus tard », les organisations ne prennent pas la mesure des changements en cours et n'anticipent pas les investissements adaptés aux conditions environnementales futures. Les capacités de gestion de crise ne sont pas mises à niveau.
  • Des performances proches ou bien plus élevées que dans S4. La consommation finale d'énergie globale et par secteur est quasi systématiquement à hauteur du S4 ou supérieure (en 2050, 1 466 TWh dans le tendanciel contre 1 360 TWh dans S4). Sur les GES, le tendanciel émet 217 Mt CO2eq contre 80 Mt CO2eq dans l'objectif de la SNBC2 et 135 Mt CO2eq dans S4, en raison principalement d'une moindre diminution des énergies fossiles.
  • Une société loin de la neutralité carbone. Si ce scénario permet une bonne conservation des puits naturels (valeur entre S2 et S3), il n'absorbe que 86 Mt CO2eq y compris avec les puits technologiques (CCS et BECCS) soit 131 MtCO2eq émises sans compensation d'absorption
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Futurs énergétiques 2050 (RTE)
Étude

Les futurs énergétiques 2050 sont une étude sur l'évolution du système électrique français. Ce travail a été réalisé par RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité français, dans le cadre de ses missions légales (Bilan prévisionnel) et en réponse à une saisine du Gouvernement. L'objectif est de documenter différentes options d'évolution du système électrique sur le plan technique, en chiffrant les coûts associés, en détaillant les conséquences environnementales au sens large et en explicitant les implications en matière de modes de vie.

Cadrage général

Le cadre retenu est celui de la SNBC 2. Ce cadre se fixe un objectif de neutralité carbone en 2050 via, côté demande, une baisse de la consommation d'énergie finale de 40 %, et côté offre, de l'électricité décarbonée et de la biomasse produite sur le territoire. Il implique une mobilisation très poussée de la biomasse et une croissance, modérée par rapport aux prévisions de nos voisins européens, de la production d'électricité. Il suppose une croissance démographique et économique de la France.

Périmètre
  • Géographique : France métropolitaine
  • Énergétique : Électricité (+ hydrogène) : production – réseau – consommation
  • Temporel : Horizon 2060, avec des points de passage tous les 10 ans.
  • Sectoriel : Tous secteurs de consommation (transports, logement, industrie, tertiaire, agriculture et forêt, industrie de l'énergie)
  • Impacts : Environnement (Gaz à effet de serre, ressources minérales, occupation des sols, déchets nucléaires et pollution atmosphérique), économie (coût complet du système électrique pour la collectivité), société (implications sur les modes de vie)
Méthode utilisée/ approche prospective

Dans le cadre de la SNBC 2, exploration de différentes options contrastées d'évolution du système électrique et de leurs conséquences, en lien avec les attentes et questionnements de parties prenantes. 3 scénarios de consommation électrique se croisent avec 6 scénarios de production (3 avec nouveau nucléaire, 3 sans).

Concertation : un dispositif de concertation renforcé, systématique et étroite avec l'ensemble des parties prenantes intéressées, composé d'une instance plénière, de 9 groupes de travail thématiques, d'une consultation publique et d'un conseil scientifique.

Modèle : Une modélisation approfondie du système électrique interconnecté à l'échelle européenne avec une description temporelle des scénarios sur l'ensemble de la trajectoire 2020-2060. Résultats supervisés par un conseil scientifique.

Publication

L'étude est publiée entre novembre 2021 et février 2022 sous différents documents : Principaux résultats, Rapport complet, données en libre téléchargement, documents relatifs à la consultation avec les parties prenantes

Les scénarios
M0 (scénario de mix de production)

Grandes hypothèses

Objectif de production d'électricité 100% renouvelable dès 2050 et, par conséquent, sortie accélérée du nucléaire.

Grands résultats

  • Les rythmes de développement du photovoltaïque, de l'éolien et des énergies marines sont poussés à leur maximum pour atteindre cet objectif, dépassant les meilleures performances européennes en la matière.
  • Ce scénario implique également de mobiliser un bouquet de flexibilité très important et nécessite une maîtrise plus rapide de la production de gaz décarboné que les autres scénarios.
M1 (scénario de mix de production)

Grandes hypothèses

  • Pas de renouvellement du parc nucléaire ; arrêt complet de la production nucléaire à l'horizon 2060
  • Développement très important des énergies renouvelables, réparties de manière diffuse sur le territoire national, combiné à une fermeture progressive du parc nucléaire existant.

Grands résultats

  • Ce développement repose en grande partie sur la filière photovoltaïque, avec une logique de large diffusion de panneaux solaires au sol et sur toitures, y compris dans les régions les moins ensoleillées, et d'essor de l'autoconsommation pour les particuliers, les commerces et les petites entreprises.
  • L'éolien terrestre se développe également. Cet essor de la production diffuse sous-entend une mobilisation forte des acteurs locaux participatifs et des collectivités locales.
  • Le mix électrique de ce scénario s'accompagne de développements de solutions de flexibilités, telles que le stockage ou les flexibilités de la demande.
M23 (scénario de mix de production)

Grandes hypothèses

  • Pas de renouvellement du parc nucléaire ; arrêt complet de la production nucléaire à l'horizon 2060.
  • Développement très important de l'ensemble des filières d'énergies renouvelables porté par l'installation de grands parcs de production.
  • Volonté d'optimisation économique (minimisation des coûts), qui conduit à cibler les technologies et les zones bénéficiant des meilleurs rendements et permettant des économies d'échelle.

Grands résultats

  • Développement important de grands parcs éoliens, à la fois sur terre et en mer. Le développement de la filière photovoltaïque est également rapide et articulé notamment autour de larges « fermes solaires ».
  • Le développement de flexibilités est important, pratiquement équivalent à celui du scénario M1.
N1 (scénario de mix de production)

Grandes hypothèses

  • Lancement d'un programme de construction de nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR2, articulé autour d'un rythme de mises en service d'une paire de réacteurs tous les cinq ans environ, dans la continuité du programme Nouveau Nucléaire France (8 réacteurs d'ici 2050).

Grands résultats

  • Pour compenser la fermeture des réacteurs nucléaires existants, développement très soutenu des énergies renouvelables, dans la continuité des orientations de la programmation française (PPE) avec une accélération sur l'éolien en mer.
  • Le niveau de flexibilité nécessaire pour maintenir l'équilibre offre-demande est important, bien que plus faible que ceux des scénarios M.
N2 (scénario de mix de production)

Grandes hypothèses

  • Lancement d'un programme rapide de construction de nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR2, selon un rythme correspondant à la capacité maximale communiquée, à date, par la filière nucléaire (une paire de réacteurs tous les quatre ans à partir de 2035 puis une accélération progressive).

Grands résultats

  • Ce développement de nouveaux EPR s'accompagne d'un développement des énergies renouvelables à un rythme toujours soutenu mais de manière moins accélérée que dans les scénarios M et N1.
  • Le niveau de flexibilités pour assurer l'équilibre offre-demande est également plus limité que dans ces scénarios.
N03 (scénario d'évolution du mix de production)

Grandes hypothèses

  • Développement volontariste et diversifié du nouveau nucléaire, avec le lancement d'un programme rapide de construction de nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR2, selon un rythme correspondant à la capacité maximale communiquée, à date, par la filière nucléaire (une paire de réacteurs tous les quatre ans à partir de 2035 puis une accélération progressive)
  • Développement de petits réacteurs modulaires (ou « SMR »).

Grands résultats

  • L'exploitation du parc nucléaire existant est prolongée le plus longtemps possible.
  • Un mix composé d'environ 50 % de nucléaire et 50 % d'énergies renouvelables en 2050
  • Le développement des énergies renouvelables se poursuit à un rythme plus modéré que dans les autres scénarios.
  • Scénario qui demande le développement de flexibilités le moins important.
Référence (trajectoire de consommation)

Grandes hypothèses

  • Electrification des usages en remplacement progressif des énergies fossiles, efficacité énergétique très ambitieuse (hypothèse SNBC).
  • Développement de l'hydrogène et de la décarbonation des procédés dans l'industrie.
  • Croissance de l'industrie manufacturière (sa part dans le PIB cesse de se contracter).
  • Rénovation énergétique dans le secteur du bâtiment.

Grands résultats

  • Consommation totale de l'ordre de 645 TWh à l'horizon 2050 en France métropolitaine continentale, en incluant les pertes de transport et de distribution ainsi que l'électricité utilisée pour la production d'hydrogène. Ceci constitue une hausse de l'ordre de +35 % par rapport à aujourd'hui.
  • Évolutions très différenciées selon les secteurs. D'une part, la consommation électrique de trois secteurs est orientée très fortement à la hausse du fait des nouveaux usages électriques : les transports (+85 TWh sur la période), l'industrie (+65 TWh) et la production d'hydrogène (+50 TWh). Dans le même temps, certains secteurs parmi les plus consommateurs historiquement (résidentiel, tertiaire) voient leur demande d'électricité diminuer sous les effets de l'efficacité énergétique.
Sobriété (trajectoire de consommation)

Grandes hypothèses

  • Evolution des habitudes de vie dans le sens d'une plus grande sobriété des usages et des consommations : moins de déplacements individuels au profit des mobilités douces et des transports en commun, moindre consommation de biens manufacturés, économie du partage, baisse de la température de consigne de chauffage, recours à davantage de télétravail, sobriété numérique, etc.
  • Ce scénario explore les conséquences d'une inflexion structurelle des modes de vie et l'intérêt que revêtirait une telle évolution pour l'atteinte des objectifs climatiques.

Grands résultats

  • Les évolutions, qui reposent sur des changements importants des modes de vie, à contre-courant des tendances actuelles, induisent une diminution générale des besoins énergétiques, et par extension de la consommation d'électricité.
  • Les économies d'énergie permises par l'activation des gisements de sobriété sont importantes. À l'horizon 2050, elles sont estimées à environ 90 TWh et affectent tous les secteurs de consommation. La consommation atteindrait ainsi 555 TWh en 2050 dans la trajectoire « sobriété » contre 475 TWh en 2019. Si elles permettent d'infléchir de manière significative l'évolution de la consommation, les mesures de sobriété ne remettent donc pas en cause son caractère haussier (+18% par rapport à 2019), porté par les transports (+65 TWh sur la période), l'industrie (+45 TWh) et la production d'hydrogène (+45 TWh).
Réindustrialisation profonde (trajectoire de consommation)

Grandes hypothèses

  • Investissement spécifique sur les secteurs industriels stratégiques, ainsi que sur la relocalisation de productions dont la fabrication à l'étranger est particulièrement intensive en carbone, dans l'optique de réduire l'empreinte carbone de la consommation française.
  • Sans revenir à son niveau du début des années 1990, la part de l'industrie manufacturière dans le PIB s'infléchit de manière forte pour atteindre 12-13 % en 2050 : c'est un scénario de rupture. La valeur ajoutée de l'industrie est supérieure de 80% à celle d'aujourd'hui et le solde commercial devient très largement positif à l'horizon 2050.

Grands résultats

  • Surcroît de la consommation électrique directe de l'industrie de près de 60 TWh/an, accompagné d'une hausse de la consommation de combustibles décarbonés comme l'hydrogène par rapport à la trajectoire de référence (+37 TWh/an).
  • Ces orientations conduisent à une consommation totale de l'ordre de 752 TWh à l'horizon 2050, en hausse de 58% par rapport à 2019.
Plan de transformation de l’économie française – PTEF (The Shift Project)
Étude

Travail prospectif publié début 2022, dans l’objectif d’alimenter les débats sur les enjeux écologiques lors de la campagne pour l’élection présidentielle. Il met en avant l’importance d’un effort de planification de l’économie incluant tous les acteurs, et la nécessité de jouer sur tous les leviers à notre disposition, technologiques et de facilitation des comportements sobres, pour sortir des fossiles et atteindre les objectifs carbone.

Périmètre
  • Géographique : France métropolitaine
  • Énergétique : Multi-énergie
  • Impact : Gaz à effet de serre, emploi
  • Sectoriel : Énergie, Agriculture, Industrie, Logement, Villes et territoires, Mobilité quotidienne et longue distance, Fret, Santé, Culture, Administration publique, Numérique
Méthode utilisée/ approche prospective

Repose sur une méthode sectorielle guidée par des orientations générales telles que la réduction de consommation des énergies liquides et gazeuses, l'efficacité énergétique et des changements de comportement dans la limite du maintien de nos usages fondamentaux. Avec un chapeautage de tous les secteurs d’un point de vue énergétique global et des émissions, afin de garantir une cohérence globale parmi les secteurs étudiés et les différents chantiers transversaux, notamment ceux relatifs à l'emploi et aux matières premières énergétiques.

Concertation : pour certains secteurs, discussions approfondies avec les acteurs (industrie, logement, mobilité longue distance, fret, santé, culture, administration publique)

Modèle : modélisation propre à chaque secteur pour simuler les trajectoires énergétiques, puis agrégation de tous les résultats des modèles pour assurer le bouclage

Publication

Les travaux sont publiés sous forme de rapports sectoriels, et d’un livre sorti en librairie le 26 janvier 2022 aux éditions Odile Jacob.

Le scénario
Hypothèse de cadrage

Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 5% par an dès la mise en place du plan de transformation et ainsi atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Objectifs de société
  • Viser la neutralité carbone avec une réduction rapide de nos émissions de GES.
  • Adapter notre société aux contraintes physiques et enjeux techniques, en particulier à la disponibilité limitée en ressources biomasse, fossile, et électrique.
  • Viser le maintien de nos usages fondamentaux dans ce champ de contraintes.
Grands résultats
  • Difficulté à atteindre la neutralité carbone. En supposant des puits de carbone naturels stables et en étant conservatifs sur les technologies utilisées, le PTEF ne parvient pas à la neutralité carbone.
  • Un maintien des usages fondamentaux largement possible, même si leur modalité précise pourra évoluer (ex : se déplacer pour aller voir sa famille restera possible).
  • Des évolutions des comportements, notamment dans nos déplacements et dans nos achats, seront nécessaires, l'effet de la technologie étant limité. Le PTEF imagine certaines limitations sur les voyages en avion, et des évolutions vers les modes peu énergivores, même si la voiture reste prépondérante. Nos achats devront contenir moins de plastique.
  • La sortie des énergies fossiles ne pourra se faire majoritairement ni par la biomasse, ni par le nucléaire. Le PTEF préconise une utilisation optimale de l'ensemble des leviers énergétiques, en développant ainsi la biomasse, le nucléaire, les énergies renouvelables électriques et l’hydrogène, avec une approche prudente en minimisant les risques.
  • Un rôle majeur pour l'électrification et l'efficacité énergétique. Le PTEF repose sur des déploiements forts de technologies électriques (voitures, camions, pompes à chaleur, procédés industriels) et de technologies plus efficaces.
Le scénario négaWatt
A. Étude

5ème version d’un scénario énergétique (et non seulement électrique) tous secteurs 2022-2050 pour la France métropolitaine, couplé à un scénario alimentation/agriculture/territoire (Afterres 2050) et un scénario sur la consommation de matières et produits semi-finis (négaMat).

Périmètre
  • Géographique : France métropolitaine
  • Énergétique : Toutes énergies et tous usages
  • Impact : Impact quantifié sur la consommation d’énergie, les émissions de gaz à effet de serre, et l’empreinte de l’économie en matières premières, complété par une évaluation qualitative de l’impact sur l’ensemble des Objectifs de développement durable (ODD)
  • Sectoriel : Énergie, Agriculture, Industrie, Logement, Villes et territoires, Mobilité des personnes, Fret
Méthode utilisée/ approche prospective

Concertation : élaboration par une vingtaine d’experts et praticiens de l’énergie, en lien avec un réseau plus large et pluridisciplinaire de membres et de partenaires.

Modèle : Modèle d’agrégation des consommations en énergie et en matériaux et des approvisionnements correspondants basé sur leur description physique par service et par secteur. Analyse historique de tous les postes de consommation et d’approvisionnement Puis, par poste, analyse prospective entre 2022 et 2050 :

  • de l’évolution des consommations annuelles
  • du potentiel accessible de développement de énergies renouvelables
  • de l’arbitrage optimisé des vecteurs énergétiques associés à ces consommations.
  • Modélisation au pas annuel pour les consommations et approvisionnements en énergie et horaire pour l’électricité.
Publication

Scénario publié en octobre 2021, rapport publié par chapitres au printemps 2022, disponibles sur le site negawatt.org

Le scénario
Hypothèse de cadrage

Mise en œuvre raisonnée et volontariste d’une démarche de sobriété, d’efficacité énergétique et de déploiement des énergies renouvelables, appliquée à tous les secteurs et tous les territoires

Prudence vis-à-vis de l’introduction d’innovations suffisamment matures et aux impacts suffisamment caractérisés

Substitution d’ici 2050 des énergies de stock, à hauts risques et impacts durables, par les énergies de flux, intrinsèquement plus soutenables

Neutralité carbone nette avant 2050 sur l’ensemble des GES.

Objectifs de société

Faire advenir une société plus juste, apaisée et soutenable

Relocaliser nos productions agricoles, industrielles et énergétiques, tout en produisant au juste niveau de ce que l’on consomme

En finir avec les dépendances, les risques et fardeaux des énergies fossiles et fissile

Subvenir aux besoins et services essentiels, combattre les consommations inutiles

Grands résultats

Réduction d’environ 50 % de la consommation d’énergie finale par:

  • des actions sur les sobriétés d’usage, de dimensionnement et de partage.
  • une forte réduction de la consommation par des actions sur l’efficacité, tant sur l’amont et l’aval des produits que sur l’exploitation et les chaînes énergétiques de la ressource primaire à l’énergie finale, dont la généralisation de la rénovation énergétique performante du parc bâti.
  • Développement accéléré des renouvelables, jusqu’à fournir localement 100 % de l’énergie consommée.
  • Augmentation modérée de la consommation d’électricité.
  • Maîtrise de la sécurité électrique malgré un niveau élevé de renouvelables électriques variables, confirmées par des analyses horaires du système électrique (négaWatt, EOLES).
  • Fin quasi-totale de la dépendance aux énergies fossiles
  • Sortie progressive du nucléaire vers 2045, sans recours à un nouveau programme nucléaire.
  • Atteinte de la neutralité carbone nette sans recours au stockage massif de carbone, budget carbone compatible avec l’objectif 1,5°C
  • Réduction d’environ 30 % de l’empreinte en matières premières
  • Bénéfices sociétaux importants : création d’activités et d’emplois durables, diminution des dépenses énergétiques, robustesse face aux risques technologiques et géopolitiques.
  • Impact globalement positif sur l’ensemble des enjeux de soutenabilité (au sens des Objectifs de développement durable)
Les scénarios
et la prospective
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